M. Léon Dury, un français qui a contribué à la modernisation de l’industrie japonaise et au développement des premières relations franco-japonaises entre la fin du shogunat Tokugawa et le début de l’Empire Meiji
2021/9/3
1 Léon Dury

(1)Léon Dury est né en 1822 à Lambesc(13) en Provence. Diplômé de la médecine à l’université de Marseille, Léon Dury participa à la Guerre de Crimée (1853-56) comme médecin de guerre et fut appelé au Japon en 1862, pour devenir le directeur de l’hôpital de Hakodate, dont la construction avait été planifiée par le shogunat en déclin, à la demande du Ministre plénipotentiaire de la France au Japon, Duchesne de Bellecour.
(2)Cependant, en arrivant au Japon, M. Dury apprit que la construction de l’hôpital avait été annulée. Le gouvernement français lui confia une nouvelle mission : il devint Consul de France à Nagasaki. En plus de ses missions de consul, il commença personnellement à enseigner le français aux Japonais. Pendant cette période, il contribua aussi à la construction de l'église d'Ōura (Ōura Tenshudō), ou basilique des Vingt-Six-Martyrs-du-Japon, à Nagasaki. En 1867, il accompagna la délégation japonaise menée par Akitake Tokugawa, petit frère du dernier Shogun Yoshinobu, à l’Exposition universelle de Paris pour leur servir de guide.
Plus tard, le consulat de Nagasaki ferma et Léon Dury reçut l’ordre de poursuivre sa mission diplomatique à Madagascar, mais il refusa et devint directeur et professeur de français dans l’école française nouvellement créée par la préfecture de Kyoto. Lorsque cette école ferma à son tour, il partit à Tokyo pour continuer son travail de professeur de français à l'école "KAISEI", un des composants de la future Université de Tokyo.
(3)Pendant que Dury était à Kyoto, en 1872, le gouverneur préfectoral envoya 3 tisserands de Nishijin à Lyon étudier les techniques de tissage de la soie. Parmi ces trois artisans, un périt dans le naufrage de son navire en baie d’Izu. Les deux autres, grâce à l’entremise de Léon Dury, parvinrent à ramener des métiers à tisser Jacquard, à la pointe de la technologie pour l’époque, ce qui contribua à moderniser le travail du tissu de Nishijin, reconnu encore aujourd’hui pour la qualité de ses textiles.
Avant de rentrer en France en 1877, Léon Dury avait conseillé au gouverneur de Kyoto d’envoyer en France de jeunes esprits brillants étudier l’industrie et les technologies françaises pour accélérer la modernisation d’un nouveau Japon. Le gouverneur choisit huit domaines, la teinture, le textile, le filage du lin et le travail de la soie, la porcelaine, la machinerie, l'industrie minière, la peinture et le dessin comme sujets d’études. Le préfet de Kyoto ayant une confiance absolue en Léon Dury, il lui confia tout ce qui concernait cette mission, le choix des domaines d’études, la sécurité, la garde et les fonds des huit étudiants. Dury et huit étudiants arrivèrent d’abord à Marseille. Là, les huit jeunes de Kyoto étudièrent d’abord le français dans un établissement scolaire, qui est actuellement le Lycée Thiers, puis se dispersèrent pour étudier leurs domaines de spécialité. Cette période d’études dura entre trois et quatre ans. Pendant leurs vacances, les jeunes gens étaient accueillis dans la maison de famille de Léon Dury à Lambesc. L’un d’entre eux, malheureusement, ne revint jamais au pays. Utahara Jusaburo, élève de l'Ecole des Mines de Saint-Etienne, en charge d’étudier l’industrie minière, décéda de maladie et son corps fut enterré dans le caveau de la famille Dury à Lambesc.
(4) Reconnaissant de tous ces accomplissements, le gouvernement japonais récompensa Léon Dury de l’Ordre du Soleil Levant en 1885, et le nomma Consul honoraire du Japon à Marseille en 1888. Léon Dury décéda à l’âge de 69 ans en 1891. Ses élèves lui élevèrent une stèle au temple Nanzen-ji de Kyoto, qui fut ensuite déplacée à l’Institut français du Kansai.
[Informations tirées de la biographie de Katsutarou Inabata, publié pour commémorer l’âge de 77 ans, l’un des huit protégés de Léon Dury dans sa jeunesse puis membre de la Chambre de Pairs du Japon et président de la Chambre de Commerce d’Osaka.]
(2)Cependant, en arrivant au Japon, M. Dury apprit que la construction de l’hôpital avait été annulée. Le gouvernement français lui confia une nouvelle mission : il devint Consul de France à Nagasaki. En plus de ses missions de consul, il commença personnellement à enseigner le français aux Japonais. Pendant cette période, il contribua aussi à la construction de l'église d'Ōura (Ōura Tenshudō), ou basilique des Vingt-Six-Martyrs-du-Japon, à Nagasaki. En 1867, il accompagna la délégation japonaise menée par Akitake Tokugawa, petit frère du dernier Shogun Yoshinobu, à l’Exposition universelle de Paris pour leur servir de guide.
Plus tard, le consulat de Nagasaki ferma et Léon Dury reçut l’ordre de poursuivre sa mission diplomatique à Madagascar, mais il refusa et devint directeur et professeur de français dans l’école française nouvellement créée par la préfecture de Kyoto. Lorsque cette école ferma à son tour, il partit à Tokyo pour continuer son travail de professeur de français à l'école "KAISEI", un des composants de la future Université de Tokyo.
(3)Pendant que Dury était à Kyoto, en 1872, le gouverneur préfectoral envoya 3 tisserands de Nishijin à Lyon étudier les techniques de tissage de la soie. Parmi ces trois artisans, un périt dans le naufrage de son navire en baie d’Izu. Les deux autres, grâce à l’entremise de Léon Dury, parvinrent à ramener des métiers à tisser Jacquard, à la pointe de la technologie pour l’époque, ce qui contribua à moderniser le travail du tissu de Nishijin, reconnu encore aujourd’hui pour la qualité de ses textiles.
Avant de rentrer en France en 1877, Léon Dury avait conseillé au gouverneur de Kyoto d’envoyer en France de jeunes esprits brillants étudier l’industrie et les technologies françaises pour accélérer la modernisation d’un nouveau Japon. Le gouverneur choisit huit domaines, la teinture, le textile, le filage du lin et le travail de la soie, la porcelaine, la machinerie, l'industrie minière, la peinture et le dessin comme sujets d’études. Le préfet de Kyoto ayant une confiance absolue en Léon Dury, il lui confia tout ce qui concernait cette mission, le choix des domaines d’études, la sécurité, la garde et les fonds des huit étudiants. Dury et huit étudiants arrivèrent d’abord à Marseille. Là, les huit jeunes de Kyoto étudièrent d’abord le français dans un établissement scolaire, qui est actuellement le Lycée Thiers, puis se dispersèrent pour étudier leurs domaines de spécialité. Cette période d’études dura entre trois et quatre ans. Pendant leurs vacances, les jeunes gens étaient accueillis dans la maison de famille de Léon Dury à Lambesc. L’un d’entre eux, malheureusement, ne revint jamais au pays. Utahara Jusaburo, élève de l'Ecole des Mines de Saint-Etienne, en charge d’étudier l’industrie minière, décéda de maladie et son corps fut enterré dans le caveau de la famille Dury à Lambesc.
(4) Reconnaissant de tous ces accomplissements, le gouvernement japonais récompensa Léon Dury de l’Ordre du Soleil Levant en 1885, et le nomma Consul honoraire du Japon à Marseille en 1888. Léon Dury décéda à l’âge de 69 ans en 1891. Ses élèves lui élevèrent une stèle au temple Nanzen-ji de Kyoto, qui fut ensuite déplacée à l’Institut français du Kansai.
[Informations tirées de la biographie de Katsutarou Inabata, publié pour commémorer l’âge de 77 ans, l’un des huit protégés de Léon Dury dans sa jeunesse puis membre de la Chambre de Pairs du Japon et président de la Chambre de Commerce d’Osaka.]
2 Ce qu’il reste des liens avec le Japon à Lambesc
(1)La Maison natale de Léon Dury
Les jeunes japonais que Dury avait accompagnés en France venaient souvent passer leurs vacances dans la maison familiale de Léon Dury, tant et si bien qu’elle devient connu des gens du village sous le nom de « Villa japonaise ». A la mort de Léon Dury, parce qu’il n’avait pas d’enfant, la maison revint à sa sœur. Celle-ci, ne laissant pas non plus d’héritiers, légua la maison aux Œuvres Paroissiales et elle est actuellement occupée par la Congrégation de Petites Sœurs de Jésus.

(2)Le musée
Le Musée du Vieux Lambesc, présente à l’exposition de nombreux objets que le consul Léon Dury a ramenés du Japon.
(3)Le caveau Dury
Le tombeau familial de Dury, la lignée des Dury s’étant éteinte, est entretenu par la ville de Lambesc. Sur la façade extérieure du tombeau, au-dessus de la porte, on peut voir en haut-relief l’emblème du paulownia, avec la mention « Les Japonais reconnaissants à la famille Dury ». Dans le tombeau, une plaque en forme de cœur marque la présence de Utahara Jusaburo, dont nous écrivions l’histoire ci-dessus.

(4)Une historienne originaire de Lambesc
L’historienne Sandrine Chabre, originaire de Lambesc comme Léon Dury, s’est lancée sur les traces de cet ancien concitoyen et s’apprête à sortir, en 2022 à l’occasion des 200 ans de sa naissance, un ouvrage racontant l’histoire de Léon Dury.

Les jeunes japonais que Dury avait accompagnés en France venaient souvent passer leurs vacances dans la maison familiale de Léon Dury, tant et si bien qu’elle devient connu des gens du village sous le nom de « Villa japonaise ». A la mort de Léon Dury, parce qu’il n’avait pas d’enfant, la maison revint à sa sœur. Celle-ci, ne laissant pas non plus d’héritiers, légua la maison aux Œuvres Paroissiales et elle est actuellement occupée par la Congrégation de Petites Sœurs de Jésus.


(2)Le musée
Le Musée du Vieux Lambesc, présente à l’exposition de nombreux objets que le consul Léon Dury a ramenés du Japon.
(3)Le caveau Dury
Le tombeau familial de Dury, la lignée des Dury s’étant éteinte, est entretenu par la ville de Lambesc. Sur la façade extérieure du tombeau, au-dessus de la porte, on peut voir en haut-relief l’emblème du paulownia, avec la mention « Les Japonais reconnaissants à la famille Dury ». Dans le tombeau, une plaque en forme de cœur marque la présence de Utahara Jusaburo, dont nous écrivions l’histoire ci-dessus.



(4)Une historienne originaire de Lambesc
L’historienne Sandrine Chabre, originaire de Lambesc comme Léon Dury, s’est lancée sur les traces de cet ancien concitoyen et s’apprête à sortir, en 2022 à l’occasion des 200 ans de sa naissance, un ouvrage racontant l’histoire de Léon Dury.

3 Les relations entre Lambesc et le Japon
Lambesc a connu un très grave tremblement de terre de 1909 qui a fait 46 morts. En 2011, après le Grand tremblement de terre de l’Est du Japon, la municipalité de Lambesc a envoyé un message de condoléances et d’encouragements à notre Consulat, à la suite de quoi le Consul général adjoint en place à l’époque s’est rendu à Lambesc pour transmettre les remerciements du peuple japonais en septembre de cette même année. En avril 2021, le Consul général Yukuo Murata s’est aussi rendu à Lambesc pour rencontrer M. le Maire.

